dimanche 29 juin 2025
jeudi 26 juin 2025
La collection de gravures...
"- Je vois que vous avez trouvé ma collection de gravures érotiques !
La voix de Weber, qu’elle n’avait pas entendu approcher, la fit sursauter. Comme un enfant pris en faute, elle rougit.
- Hans-Martin, comment pouvez-vous conserver chez vous de pareilles horreurs ?"
Extrait des Chroniques de Rosling 1, La grotte de Pan, par Bernard Grandjean, aux Éditions du 38 (réédition de « La demoiselle de Rosling »), à retrouver chez l’éditeur ou sur les sites marchands, en version brochée (20 euros) ou numérique (2,99 euros)
Illustration : gravure de Jacques Le Roy de 1776 pour le roman de Rétif de la Bretonne, Le Paysan perverti. Le tableau au mur au fond à droite, qui dans la gravure originale montrait une scène réprouvée par la morale, a été censuré par l’éditeur.
dimanche 22 juin 2025
Le tombeau disparu...
"- Au premier rang des étrangetés, je placerai le fait de retrouver le château de ma famille presque entièrement détruit, et le tombeau disparu...
- Le tombeau ?
- Celui de mes parents, que l’on voyait par la fenêtre du boudoir. C’était un beau monument, construit à l’ombre du chêne où ma mère aimait s’asseoir en été."
(Extrait des Chroniques de Rosling 1, La grotte de Pan, par Bernard Grandjean, aux Éditions du 38), à retrouver chez l’éditeur ou sur les sites marchands, en version brochée (20 euros) ou numérique (2,99 euros)
Illustration : Hubert Roberts, la promenade solitaire, 1777 – Col. Privée.
mardi 17 juin 2025
Un ruisseau...
"D’après la carte, un ruisseau devait couler juste en contre-bas de son campement ; elle décida d’aller y faire sa toilette. Près d’un creux bordé de grosses pierres moussues, elle se déshabilla et entra avec précaution dans cette baignoire bucolique..."
Extrait des Chroniques de Rosling 2 – Les ombres du château, par Bernard Grandjean, Éditions du 38 (réédition du « Voyage de Ziska »).
À retrouver ici :
https://www.amazon.com/ombres-ch%C3%A2teau-Chroniques-Rosling-French-ebook/dp/B0F1YVNZ5Y
Illustration : Gouache de Jacques Charlier (1720-1790), Jeune femme nue assise au bord d'une rivière dans un paysage. Col. Privée.
vendredi 13 juin 2025
mercredi 11 juin 2025
Le dernier exploit de Phourchoung...
" Le dernier exploit de Phourchoung date de notre arrivée à Gyunsar, qui est son village natal ; toute sa famille habite la vallée. Dès que le village a été en vue, n’y tenant plus, Phourchoung nous a faussé compagnie et a pris les devants grâce à ses longues jambes et son souffle intarissable. Lorsque Ugyen et moi sommes arrivés enfin, il était là à nous attendre depuis longtemps. Il avait eu le temps de fêter les retrouvailles avec les siens, puisqu’il était déjà joliment éméché. "
Extrait de Moi, Das, espion au Tibet, par Bernard Grandjean. À retrouver ici :
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Nicolas Rœrich, Chandra-Bhaga (Path to Triloknath), 1932.
samedi 7 juin 2025
Turquerie
« Le sieur Lecomte, marchand de fourrages et propriétaire de la salle de la comédie à Versailles a, dimanche dernier, fait essayer à une des dames du Parc-aux-Cerfs, pour qui le roi a des bontés, un habit fait à la turque, appartenant à la demoiselle Desglands, actrice à la Comédie italienne. On assure que l’intention de cette dame est de surprendre Sa Majesté dans un habillement pareil, qu’elle veut se faire faire, et s’y faire peindre aussi. J’ignore le nom de cette dame ; tout ce que je sais, c’est qu’elle est la plus ancienne et qu’elle a déjà fait plusieurs enfants. Je sais aussi qu’elle a monté samedi dernier au château, et qu’elle y était encore mardi matin. »
Extrait des Mémoires secrets des inspecteurs de M. de Sartines.
J’ai déjà évoqué ici le fameux Parc-Aux-Cerfs, si présent dans le littérature, une maison de Versailles, rue Saint-Louis, organisée en 1756 par un neveu de Mme de Pompadour, où étaient entretenues des filles parfois très jeunes, destinées au féroce appétit sexuel de Louis XV.
Illustration : Portrait de femme vêtue à l'orientale ou La buveuse de café. Vers 1740-50. Anonyme ou attribué à Van Loo. Musées de la Ville de Marseille.
mardi 3 juin 2025
Partie de cartes
« Je préfère jouer aux dames avec toi, chuchota-t-il, plutôt qu’aux cartes avec Xaver et Magdalena, qui trichent autant l’un que l’autre, et le vieil Ambros qui confond les couleurs. »
(Extrait des Chroniques de Roling 2, Les ombres du château, par Bernard Grandjean, aux Éditions du 38 - réédition du Voyage de Ziska). À retrouver ici:
https://www.amazon.com/ombres-ch%C3%A2teau-Chroniques-Rosling-French-ebook/dp/B0F1YVNZ5Y
Illustration : Louis-Jacques Durameau, Deux gentilshommes et une dame jouant aux cartes, 1767 – Musée du Louvre.
samedi 31 mai 2025
Quelle chaleur !
La baignade, un plaisir déjà de saison !
(Photo et collection de l'auteur - Anonyme, peut-être une étude de Pierre-Henri de Valencienne, 1750-1819)
mercredi 28 mai 2025
Le chien !
"Mon oncle aime les chiens autant que le roi Frédéric, mais lui au moins n’en a-t-il qu’un seul, alors que le roi de Prusse en entretient dit-on une meute entière dans ses appartements de Sans-Souci ! "
Extrait des Chroniques de Rosling 1, La grotte de Pan, par Bernard Grandjean, aux Éditions du 38.
https://www.amazon.com/grotte-Pan-Chroniques-Rosling-French-ebook/dp/B0F1Y9J8WL
Illustration : gravure de Christoph Weigel d’après Caspar Luyken,1703.
vendredi 23 mai 2025
Quelle heure est-il, croyez-vous ?
" - Parfois, on dort plus longtemps qu’on ne le croit… voyez la Belle au bois dormant ! Quant à votre statue de Pan, j’ai cru en voir des morceaux par terre dans un coin de l’orangerie !
- J’ai dû dormir plus longtemps que je ne le pensais… Quelle heure est-il, croyez-vous ?"
Extrait des Chroniques de Rosling , La Grotte de Pan, par Bernard Grandjean, aux Éditions du 38 (version numérique ou papier). À retrouver ici :
https://www.amazon.com/grotte-Pan-Chroniques-Rosling-French-ebook/dp/B0F1Y9J8WL
Illustration : cadran solaire du XVIIIe siècle, Sankt-Blasien, Allemagne, Forêt-Noire (photo de l’auteur).
mardi 20 mai 2025
Réception !
Reçu de mon éditrice mes exemplaires d'auteur des Chroniques de Rosling. Je les ai bien entendu photographiés dans une ambiance très XVIIIe siècle !
dimanche 18 mai 2025
Un chapeau...
"— … Merci de m’aller chercher un chapeau, Suzi !
—Lequel, Madame ?
—Mon préféré, celui à petites plumes blanches !
Suzi revint avec un large tricorne de dame, aux bords ondulants garnis de duvet de cygne. Elle le perdit dans l’escalier, et François le lui rendit en riant."
Extrait des Chroniques de Rosling 1, La grotte de Pan, de Bernard Grandjean, Éditions du 38. À retrouver ici :
https://www.amazon.com/grotte-Pan-Chroniques-Rosling-French-ebook/dp/B0F1Y9J8WL
Illustration : Portrait d’une dame, école vénitienne du XVIIIe siècle (Galeria Palatina, Palazzo Pitti, Firenze). Détail.
mercredi 7 mai 2025
La salle de billard
" Du jardin nous revînmes à la maison, dont les détails furent du goût de mon amie ; mais ce qui l’enchanta, ce fut la salle de billard… "
(Jean-Baptiste Choudart-Desforges, Mémoires, 1798)
Illustration : Jean-Siméon Chardin (1699-1779), la partie de billard, vers 1720 – Musée Carnavalet, Paris.
À noter le système d’éclairage de la table, qui n’a rien à envier aux dispositifs modernes !
samedi 3 mai 2025
La petite princesse tricolore
"On délibéra longtemps pour savoir comment on nommerait cette petite princesse. La reine alors n'avait que trois amants, dont l'un était brun, l'autre blond, le troisième châtain. Elle donna à sa fille le nom de Tricolore ; ce qui prouve que cette majesté avait une grande idée de la justice distributive."
Extrait de "Tant mieux pour elle", conte de l’abbé de Voisenon, 1775.
Illustration : La famille Pybus (détail), par Nathaniel Dance, Hollande, vers 1769).
mercredi 30 avril 2025
Il giocco della tigre e delle antilopi...
"Le jeu du tigre et des antilopes" est un roman dont le titre m'avait été inspiré par un jeu de stratégie très populaire au Népal, Baghchal, littéralement le jeu du tigre et des chèvres-. (J'y ai moi-même beaucoup joué les jours de pluie !)
Depuis quelques jours, on trouve la traduction italienne de ce roman, par les soins de l'excellente maison O barra O Edizioni, dans toutes les bonnes librairies d'Italie et d'ailleurs, ainsi que sur les sites marchands !
https://www.obarrao.com/libro/9788869681707
jeudi 24 avril 2025
Mouchoir...
On faisait au XVIIIe siècle la différence entre un mouchoir servant à se moucher et le mouchoir de cou, une étoffe dont les femmes se couvraient le cou et la poitrine.
Dans son Arretin, le grivois et très anticlérical Henri-Joseph Laurent (1719-1793), imagine à Tournai un ordre religieux féminin à l’habit très particulier :
"On voit dans cette Ville un couvent de Religieuses qui portent le voile & n’ont pas de mouchoir. Leurs Constitutions les obligent à être décolletées. Ce point de règle leur attire des regards."
Simple plaisanterie, ou fantasme de l’auteur ? Il est vrai que ce mouchoir de cou était un obstacle que beaucoup d’hommes rêvaient de surmonter. Surtout si, comme dans cette toile attribuée à Nicolas Lavereince, L’amour frivole, la jeune femme s’est assoupie, et que son corset a glissé…
samedi 19 avril 2025
lundi 14 avril 2025
Elle revoit leur jolie maison...
"Elle revoit leur jolie maison près de Castra Regina, le balcon de bois où elle aimait lire, le louveteau dont elle s’était fait un ami, qui dormait sous son lit à l’épouvante des servantes. Elle pense à leur autel domestique, aux dieux lares auxquels elle faisait offrande chaque matin. Tout comme sa collection de verres colorés, leurs statuettes ont dû être volées ou réduites en miettes par les soldats…"
Extrait de Alauda, l’alouette qui faisait danser les ours, par Bernard Grandjean, Éditions du 38.
À retrouver ici:
https://www.editionsdu38.com/fr/historique/503-alauda-l-alouette-qui-faisait-danser-les-ours.html
Illustration : Rêverie, huile sur toile de Jean-Jacques Henner (vers 1904-1905).
jeudi 10 avril 2025
Le désordre de mes cheveux noirs...
J’étais là, pâmée,
Ignorant le désordre de mes cheveux noirs
Combien m’est cher celui qui d’abord les releva
Izumi Shikibu (circa 970). Traduction Fumi Yosano - Orphée 1992.
La beauté de la poésie japonaise m’émerveille chaque fois que j’en ouvre un recueil...
dimanche 6 avril 2025
La secte des Anandrynes...
Marie-Antoinette-Joseph Saucerotte, dite Françoise Raucourt (admirez l’astuce), fille née en 1756 d’un piètre acteur de province, laissa tôt apparaître un talent théâtral tenant du génie. À seize ans, elle débuta à la Comédie Française dans le rôle de Didon, et sa présence sur scène faisait bondir le prix des billets au marché noir, provocant de quasi-émeutes. Même Louis XV se déplaça au théâtre pour la voir (en 1773).
Malgré la longue liste de ses amants, il apparut que les préférences de ce petit génie des planches allaient aux dames. Souvent habillée en homme, elle organisait chez elle des soirées dont je ne vous dis que ça, avec de nombreuses célébrités, dont l’incontournable Sophie Arnoult. On la soupçonna même d’avoir créé une sorte de société secrète vouée au culte de Sapho, la secte des Anandrynes. C’est du moins ce que raconta l’auteur libertin Pidansat de Mairobert dans « L’espion anglais » ; une fable montée de toutes pièces…
La littérature libertine du XVIII siècle évoque souvent la figure de la tribade, comme on disait à l’époque (du latin tribas, lui-même tiré du grec tribein qui signifie « frotter »). Mais pour la plupart des auteurs, soit ces amours conduisent à la folie, soit elles ne sont qu’un stade d’initiation au plaisir sexuel qui plus tard s’épanouira avec un homme. Elles ne sont en fait décrites que pour nourrir les fantasmes masculins. Moderne, le XVIIIe siècle, mais avec quelques limites !
Napoléon attribua une pension à Françoise Raucourt et lui confia un théâtre en Italie. Les scandales créés par Mlle Raucourt ne cessèrent pas avec sa mort, en 1815 : comme le curé refusait l’entrée de sa dépouille dans l’église Saint-Roch, une manifestation réunissant 5 ou 6000 personnes l’y contraignit. Elle eut donc droit à une célébration… À noter que son buste en marbre, signé du grand sculpteur néo-classique Jean-Jacques Flatters, qui surmontait sa tombe au Père-Lachaise, fut volé en 2005. Serait-ce là le dernier scandale la concernant ? Espérons que non !
Illustrations : -
- Portrait de Françoise de Raucourt par Sigmund Freudenberger (artiste suisse, 1745-1801).
- Gravure « fantasmagorique » montrant l’examen d’une postulante à l’entrée de la secte des Anandrynes. La jeune nymphe est soumise à l’examen de Mlle Raucourt…
mercredi 2 avril 2025
Pain et pâté...
"Notre journée se termina par aller coucher à Fondi, méchant bourg enfoncé dans la gorge des montagnes, où l'on ne trouve ni pain ni pâté, accident auquel on est cruellement sujet le long de cette route."
(Extrait des "Lettres familières écrites d'Italie à quelques amis, en1739 et 1740", par Charles de la Brosse.)
Illustration : Pâté de viande, par Pierre Antoine Fraichot, né à Besançon en 1690 et décédé dans cette même ville en 1763. Collection privée.
vendredi 28 mars 2025
La Dakini...
"Quand Rayon-Noir a terminé son bol, Dawa le lui prend des mains et approche sa bouche de la sienne pour un long baiser. Puis elle se lève et va tirer le verrou, sous le regard étonné de son époux :
- Je ne tiens pas à ce qu’on nous dérange au meilleur moment ! explique-t-elle avant de revenir se serrer contre lui, animée d’intentions claires.
- Ma belle dakini, louve insatiable ! "
Extrait de Le yak aux cornes d’or, publication KDP.
Prix 3,5 Euros en édition numérique, et 12,66 Euros broché. À retrouver ici :
https://www.amazon.fr/dp/B0BV2F4B2F
Illustration : Une Dakini (fresque de Lamayuru Gompa, 1977, photo de l’auteur).
dimanche 23 mars 2025
Lumière de la lumière...
Ce trompe-l’œil de Gaspard Gesly (peintre de Franche-Comté, 1712-1756) montre la gravure d’une célèbre toile de Pierre-Paul Rubens, « Portrait d’une vieille avec un garçon de nuit ». En dessous apparait l’inscription latine suivante :
Quis velet apposito, lumen de lumine tolli. Mille licet capiant, deperit inde nihil.
Cette citation, tirée de l’art d’aimer d’Ovide, signifie que l’on peut emprunter la lumière à la lumière sans faire diminuer celle-ci. Métaphore du don sans déperdition, le motif du lumen de lumine, lumière de la lumière, de prime abord exclusivement théologique, connaît également sa version profane, et même libertine ! C’est sur la base de ce principe qu’Ovide invite les jeunes femmes à aimer :
Appauvrit-on la flamme où s'allume un flambeau ?
La mer au sein immense où l'on va puiser l'eau ?
Tu veux que de son bien la beauté soit avare…
En ce sens, reconnaissons qu’Ovide est un auteur très XVIIIe siècle, et il n’est guère étonnant que Gresly ait retenu ce thème… À noter que Rubens avait peint ce panneau dans le style du Caravage, dont il avait vu les œuvres en Italie, caractérisé par un usage spectaculaire de la lumière et son naturalisme. Il n’avait pas peint ce sujet dans l’intention de le vendre, mais l’avait conservé, sans doute, pense-t-on, pour l’instruction de ses élèves.
Illustrations : le trompe-l’œil de Gresly et l’œuvre de Rubens.
Sortie le 4 juillet...
Bientôt disponibles aux Éditions du 38, chez les libraires et sur les sites marchands.
