La légende de Pygmalion, sorte de métaphore de la création rapportée par Ovide dans les Métamorphoses, fut très en vogue tout au long du XVIIIe siècle. On connaît l’histoire : écœuré par l’inconduite des femmes de son pays (l’île de Chypre), le sculpteur fait vœu de célibat. Mais il tombe amoureux de Galatée, la statue d’ivoire qu’il a créée. Aphrodite, déesse de l'amour, comble les vœux de Pygmalion en donnant vie à la statue. Pygmalion aurait même eu d’elle deux enfants, Paphos et Matharmé. Quant aux filles de Chypre, Aphrodite allume dans leur cœur le feu de l’impudicité ; ayant perdu toute honte, elles seront transformées en rochers...
Les peintres et sculpteurs des XVIIIe (et du XIXe) ont laissé de nombreuses représentations de Pygmalion et Galatée. Ainsi :
- François Lemoyne (1688-1737) : « Pygmalion voyant sa statue animée » (Musée des Beaux-Arts de Tours), qui nous montre Galatée, les yeux au ciel, saisie par l’extase de se découvrir vivante, et arborant une superbe écharpe bleue.
- Louis Jean François Lagrenée, 1781 (Detroit Institute of Arts) – le socle est resté en pierre, mais la statue est vivante, baignée d’une très belle lumière ; un petit Cupidon s’agite.
- Jean-Baptiste Regnault 1754-1829), « L’origine de la sculpture ou Pygmalion amoureux de sa statue » 1786 (Louvre-Château de Versailles), où l’on voit le sculpteur, le marteau encore à la main, et sa statue, assise sur son socle, échangeant des regards déjà amoureux.
Une liste complète des œuvres du XVIIIe siècle sur Pygmalion et Galatée serait longue ! Pour ma part, j’ai un faible pour la série des six gravures qu’Emmanuel-Jean-Nepomucène de Ghendt (1738-1815) a produit sur ce thème. J’y reviendrai dans un prochain billet.
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