mercredi 17 avril 2024

Les gardes-côtes...

Le théâtre et l’opéra sont au XVIIIe siècle une distraction très populaire. La vie des vedettes est déjà autant scrutée qu’aujourd’hui par les gazettes, à l’affût du dernier ragot, du dernier scandale.

Depuis la première moitié du XVIIIe siècle, la Comédie-Française donne chaque soir une grande pièce, tragédie ou comédie en cinq ou trois actes, accompagnée d’une petite pièce.

L’Académie royale de musique (l’Opéra) donnait ses spectacles (tragédies lyriques et opéra-ballets) au Palais Royal, jusqu’à l’incendie de 1763. Pendant la construction d’une nouvelle salle, les représentations eurent lieu dans la "Salle des machines" des Tuileries, qui brûla avec le reste du palais pendant la Commune. La nouvelle salle du Palais Royal, (3 000 places) fut construite par l’architecte Moreau et décorée par François Boucher. L’inauguration eut lieu le 20 janvier 1770, avec la reprise du Zoroastre de Rameau. Mais le sort s’acharnait : onze ans plus tard, le 8 juin 1781, un nouvel incendie la détruisait.

Deux pièces de Voltaire, Sémiramis (1748) et L’Orphelin de la Chine (1755) révolutionnent l’illusion théâtrale avec la suppression définitive en 1759 des banquettes occupées par les gentilshommes sur scène. Les décors et les costumes correspondent désormais au cadre historique des pièces.

"Un terme plaisant de l’argot des coulisses désignait, à l’Opéra, ces figurants de la danse sans vocation, sans dispositions, sans goût, condamnés à languir perpétuellement dans les emplois infimes. Comme ils ne passaient jamais à l’avant-scène pour y “tricoter” le moindre pas, comme ils y défilaient seulement, dans les marches d’ensemble, comme on les colloquait toujours à l’arrière-garde des ballets et que la toile de fond du décor représentait souvent des rochers ouvrant sur la mer, on les nommait ironiquement : les garde-côtes." (Noverre, Lettres sur les Arts imitateurs, 1807).

Illustrations :

-       Richard Cœur de Lion, scène 7 de l’acte I. Gravure de Claude Bornet (1786).

-       Le théâtre (fausse ruine) au château de l’Ermitage de la Margravine de Bayreuth.

-     Les Indes galantes, 1ere entrée, le Turc généreux. Bernardo Bellotto (1721-1780), dit Canaletto (comme son oncle) Estampe de 1758, BnF, Bibliothèque-musée de l’Opéra.

-       Le théâtre des Variétés amusantes à Paris (maintenant le Théâtre-Français), en 1789. Cette salle a aujourd’hui disparu.

-       Le programme de la Comédie-Française pour le mois de juin 1773.

 

Le faux théâtre antique au château de l’Ermitage de la Margravine de Bayreuth.

 

                                                Le théâtre des Variétés amusantes.

 

Richard Cœur de Lion

 

Les Indes galantes

 

 Programme de la Comédie-Française


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