Voici l’été, les fortes chaleur, et heureusement la fraicheur de l’eau des ruisseaux…
"La baigneuse
Au bord d’une onde transparente
Lise était avec ses moutons.
Loin des loups et loin des garçons,
Disait la bergère innocente,
On dort sans peur sur ces gazons.
Fillettes, folettes,
Craignez les amants rusés ;
Craignez les loups déguisés.
Je puis, dis Lise, étant seulette,
Me baigner dans ce clair ruisseau.
Lise quitte au pied d’un ormeau
Son court jupon, sa collerette :
Puis la belle se met dans l’eau.
Colin regardait la bergère
Par les jours d’un léger buisson.
Avec adresse le fripon
Se glisse à travers la fougère,
Vient à l’ormeau, prend le jupon.
Lise sans jupon au village
Ne pouvait pas s’en retourner.
Colin dit que pour un baiser
Il cessera le badinage :
Lise promet de le donner.
Enfin sur l’émail de la rive,
Se termine le marcher fait.
Lise comptait sur le secret,
Comme aux filles il arrive.
L’heureux Colin fut indiscret."
Extrait de "Le fond du sac", recueil de contes galants en vers des XVIIe et XVIIIe siècle.
Illustration : La baigneuse surprise, François Boucher, 1742, Dijon, musée des beaux-arts.
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