jeudi 27 février 2025

Tentation (suite)...

"Le Démon, quoiqu’il passe pour fin,

Ne fut pas ce jour-là si malin :

S’il avait pris la forme de Toinnette,

Son air charmant, sa taille & ses appas,

C’en était fait, la Grâce était muette,

Et Saint Antoine eut volé dans ses bras."

Extrait de L’Arétin (1763), d'Henri-Joseph Laurent (1719-1793).

 

Illustration : La tentation des Saint-Antoine, par Léonard de France. (Liège 1733-1805). Peintre de l’école liégeoise formé par Jean-Baptiste Coclers, il avait voyagé à Rome, Montpellier, Toulouse puis en Hollande avant de revenir à Liège. 

 


 


vendredi 21 février 2025

Tentation...

"Suivant la religion chrétienne, nous ne péchons que par la tentation : c’est le diable, dit-on, qui nous tente. Dieu n’avait qu’à anéantir le diable, nous serions tous sauvés… "

Extrait de Thérèse philosophe, de Jean-Baptiste Boyer d'Argens, 1748.

 

Dans le cas de ces deux toiles, l’une, "Jeune fille endormie", (entourage de Jean-Baptiste Pater, 1re moitié du XVIIIe), l’autre du vénitien Pietro Longhi ("La tentation" vers 1750), on voit que le diable est au mieux de sa forme, dans un boudoir pour ce qui est de Pater, dans un atelier pour Longhi. Dans les deux situations, les regards des ecclésiastiques (dont un moine muni d’un verre correcteur !) plongent dans des décolletés tentants (les bénitiers du diable, les bien nommés).

Satan est décidément capable de prendre les formes les plus séduisantes...

 



 

 


Mystères de l'écriture...

Reçu mes exemplaires d'auteur de O barra O Edizioni pour "Il medico di Lhassa" (le médecin de Lhassa). Voir le "produit fini" est toujours pour un auteur, outre une certaine émotion, une expérience particulière. Un roman commence par des pages et des pages composées et travaillées durant de nombreuses semaines (voire parfois années !) à l'écran (en ce qui me concerne). Quand le texte semble à peu près mûr, je l'imprime (plus ou moins 150 pages 21X27 pour 50 000 mots). Et là, mystère : le texte apparait soudain tout à fait autre... Des erreurs et maladresses de toutes sortes sautent aux yeux, peut-être parce que l'œil ne parvient pas à maitriser plus de quelques pages à l'écran et que tout d'un coup, elles sont toutes là ! La matérialité doit aussi jouer son rôle. Puis, si l'éditeur accepte le texte, voici qu'il devient une livre... et le texte apparait une fois de plus autre... La plupart des auteurs diront avoir fait cette expérience ; un des nombreux mystères de l'écriture !

 


 

dimanche 16 février 2025

Tom Jones...

Dans la rubrique des plus grands succès littéraires du XVIIIe siècle, "l’Histoire de Tom Jones, enfant trouvé", de l’Anglais Henry Fielding, occupe une place éminente. Publié en 1749, ce gros roman de plus de 1000 pages sera (mal) traduit en français dès 1750. Souvent cité parmi les plus grands romans de la littérature mondiale, son succès ne se démentira jamais. D’inspiration picaresque, à la fois réaliste et comique, il ne se veut rien de moins qu’un tableau de la nature humaine.

La traduction française par Pierre Antoine de La Place de 1750 est en fait assez mauvaise. Pourtant, La Place est un traducteur très actif, de 10 pièces de Shakespeare notamment.

L’Histoire de Tom Jones revient régulièrement dans l’actualité. Tony Richardson en a été tiré un film en 1963, Gwyneth Hughes une minisérie en 2023, un chanteur gallois prendra même son nom en pseudonyme…

Illustrations :

-       Gravure de 1792 de Thomas Rowlandson. Les personnages en pleine bagarre : Tom Jones et le Landlord, Partridge et Susan, Mrs Waters et la Landlady… Source : The Metropolitan Museum of Art, fond Elisha Whittelsey.

“La constance de Tom Jones est mise à mal par les charmes de Black Moll”. Tom s’éprend de Molly Seagrim, la fille de Black George, aussi délurée qu'elle est pauvre… (même graveur, même source)




jeudi 13 février 2025

Ma belle dakini...

"Quand Rayon-Noir a terminé son bol, Dawa le lui prend des mains et approche sa bouche de la sienne pour un long baiser. Puis elle se lève et va tirer le verrou, sous le regard étonné de son époux :

— Je ne tiens pas à ce qu’on nous dérange au meilleur moment ! explique-t-elle avant de revenir se serrer contre lui, animée d’intentions claires.

— Ma belle dakini, louve insatiable ! "

 

Extrait de Le yak aux cornes d’or , KDP Publications.

Prix 3,5 Euros en édition numérique, et 12,66 Euros broché. À retrouver ici :

https://www.amazon.fr/dp/B0BV2F4B2F

 

  
Dakini (fresque de Lamayuru Gompa, 1977, photo de l’auteur).

 


lundi 10 février 2025

La danse...

" Confondus dans un groupe d’hommes, nous exercions notre critique sur les danseurs.
— Eh ! bon Dieu ! quelle est cette petite personne si folle, si extravagante ? Elle est tout ébouriffée ; son panier penche d’un côté, tout son ajustement est en désordre… Je ne l’en trouve ma foi, que plus jolie ; tous ses traits sont animés ; ses gestes sont violents ; tout pétille en elle… "

Extrait de Le Libertin de qualité. 1784, Mirabeau.

Illustration : danseuse à la robe jaune et bleu, Jean Frédéric Schall.  

 


mardi 4 février 2025

Pygmalion encore...

Retour à Pygmalion et Galatée, avec cette série de six très belles gravures d’Emmanuel-Jean-Nepomucène de Ghendt (1738-1815). De Ghendt est un prolifique dessinateur, graveur et marchand d’estampes français d'origine flamande.

 La première gravure Pygmalion et Galatée nous montre Pygmalion sculptant une femme. La deuxième, l’artiste présentant son œuvre a ses amis. Sur la troisième, la statue s’anime. Sur la quatrième, Pygmalion voit Vénus en rêve. La cinquième montre Pygmalion parlant à Galatée. La sixième est ma préférée. Lui est en costume à l’Antique, elle dans le simple appareil d’une statue. Au pied de leur grand lit, ils grignotent des biscuits et boivent à la même coupe, tout comme le ferait un couple d’amoureux ordinaire... C’est une sorte de bande dessinée que ce grand artiste nous propose !







 

Promenade romantique...

 Promenade romantique dans les rues de Baden-Baden, bordées de villas du XIXe siècle...