Un objet oublié : l’écran à
main.
La fonction de l’écran à main
était de protéger le visage des femmes des ardeurs du feu dans les maisons. Étant
non pliable, son usage à l'extérieur est exclu, car il s'avèrerait fragile et
encombrant.
Matériellement, il mesure une
quarantaine de centimètres. Il est composé d'un petit manche (en bois, en os ou
en ivoire) dans la fente duquel est glissée l’écran, en carton, en cuir ou en
soie ; ces objets étaient parfois éphémères, comme ceux que l’on
distribuait dans les théâtres. Lorsqu’ils étaient abîmés, on les jetait dans la
cheminée, ce qui explique que peu ont survécu. L’écran était décoré d’une
estampe d’un côté - les motifs étaient infinis : fables, pièce de théâtre,
monuments -, et souvent d’un texte divertissant ou instructif de l’autre, pouvant
parfois servir à l’éducation des enfants. Encore en usage au XIXe siècle, l’écran
à main disparaîtra avec la modernisation des moyens de chauffage.
Un écran à main apparaît sur cette toile d’Étienne
Jeaurat, (1699-1789) L’accouchée (1744), conservée au Musée de l’Ermitage à
Saint-Petersbourg.
Sur le tableau ci-dessous de Boucher (huile
sur toile, 52,5 x 66,5 cm, La Toilette dit aussi Femme nouant sa
jarretière – 1742, Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza), on distingue
un écran à main gisant par terre au premier plan.