jeudi 15 décembre 2022

Les porteurs, ces coquins...

"Aussi ai-je décidé de continuer vers le nord, avec quelques coolies et un guide. Pour mon malheur, ce dernier s’est révélé être un butor imprévoyant. Quant aux porteurs, ces coquins n’ont pas arrêté de me réclamer plus de roupies, avant de finalement disparaître avec mes bagages."

Extrait de Moi, Das, espion au Tibet.

Illustration: Portrait d'un Lepcha, Darjeeling, Inde, 1869.

 


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jeudi 8 décembre 2022

Un objet oublié...

Un objet oublié : l’écran à main.

La fonction de l’écran à main était de protéger le visage des femmes des ardeurs du feu dans les maisons. Étant non pliable, son usage à l'extérieur est exclu, car il s'avèrerait fragile et encombrant.

Matériellement, il mesure une quarantaine de centimètres. Il est composé d'un petit manche (en bois, en os ou en ivoire) dans la fente duquel est glissée l’écran, en carton, en cuir ou en soie ; ces objets étaient parfois éphémères, comme ceux que l’on distribuait dans les théâtres. Lorsqu’ils étaient abîmés, on les jetait dans la cheminée, ce qui explique que peu ont survécu. L’écran était décoré d’une estampe d’un côté - les motifs étaient infinis : fables, pièce de théâtre, monuments -, et souvent d’un texte divertissant ou instructif de l’autre, pouvant parfois servir à l’éducation des enfants. Encore en usage au XIXe siècle, l’écran à main disparaîtra avec la modernisation des moyens de chauffage.

 


Un écran à main apparaît  sur cette toile d’Étienne Jeaurat, (1699-1789) L’accouchée (1744), conservée au Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg.

 

 

Sur le tableau ci-dessous de Boucher (huile sur toile, 52,5 x 66,5 cm, La Toilette dit aussi Femme nouant sa jarretière – 1742, Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza), on distingue un écran à main gisant par terre au premier plan.

 



 

jeudi 1 décembre 2022

Une affaire ténébreuse...

La "comtesse des Ténèbres" est l'une des grandes énigmes de l'Histoire française. La femme, toujours voilée, protégée par le Tsar et nombre de puissants d'Europe, était-elle la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, échangée pour des raisons obscures ? Les plus récentes recherches historiques tendraient à prouver que non, mais le mystère demeure néanmoins... Je lui ai consacrée un roman, "le testament de la comtesse des Ténèbres". Si vous aimez les affaires ténébreuses... 

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mardi 29 novembre 2022

Résister... ou pas...

 " (...) Elle le laissa faire sans résistance, fatiguée de lutter sans cesse contre tout…"

(Extrait de Le Voyage de Ziska, aux Éditions du 38.)

 

La douce résistance, gravure de l’Italien Salvatore Tresca (1750-1815) d’après une œuvre de Boilly.

 

dimanche 20 novembre 2022

Pas de ça Lisette !


Pas de ça Lisette ! 

Ma mère, qui était née en 1914, employait volontiers cette expression française ancienne, destinée à mettre en garde ou réprimander.
J’ai découvert bien plus tard qu’il s’agissait en fait d’une expression née au XVIIIe siècle. Lisette est un personnage de comédie, une jeune soubrette délurée et légère, qui apparait dans de nombreuses pièces, par exemple chez Marivaux. C’est sa légèreté – un défaut très répréhensible chez une jolie jeune fille - qui lui attira cette réprimande : pas de ça Lisette ! Le prénom Lisette est devenu très rare, mais au moins a-t-il survécu dans cette expression, qui ne doit cependant plus guère être employée de nos jours…
 

Illustrations :
Le joli minois de cette jeune fille, œuvre du peintre français Antoine Vestier (1740-1824), me paraît assez bien représenter Lisette, même si la fille parait sage comme une image !
Une représentation plus récente du personnage de Lisette dans "la double inconstance", une pièce de Marivaux crée en 1723 par les Comédiens Italiens à l’Hôtel de Bourgogne. Le dessin est de Bertall (Paris 1820-1882), pseudonyme de Charles Constant Albert Nicolas d'Arnoux de Limoges Saint-Saëns (ouf ! À l’époque, les gens n’avaient pas à remplir les formulaires modernes, dont les cases sont toujours trop courtes !)



 

dimanche 13 novembre 2022

Et si on jouait à la poupée ?

Depuis l’aube des temps, les enfants ont joué à la poupée ; un jouet très en vogue au XVIIIe siècle, mais qui n’était pas destinée qu’à l’amusement des petites filles. En voici trois usages très différents :
D’abord le plus classiques : trois filles, qui ont tenu à être représentées par la peintre avec leur poupée préférée. L’une avec ce joli ruban bleu dans les cheveux, a été peinte par Jean-Étienne Liotard. C’est une œuvre très connue ; on peut même la trouver sur internet… en papier peint ! Une autre, d’un milieu plus modeste et à l’aire triste, est un portrait de Greuze. On la croirait en train de donner à boire à sa poupée... La troisième, un peu plus âgée, est une anglaise du nom d’Isabella, une orpheline dont on connait assez bien l’histoire.
Passons à un autre usage : le business ! L’élégante dame dans sa jolie boite de bois sombre vitrée, d’origine anglaise, date de 1740. Elle porte deux jupons sous sa robe à paniers, ainsi que des chaussures en métal ; elle a conservé ses boucles d’oreille en perles et sa montre. La robe de soie paraît curieuse, avec ces différentes couleurs ; c’est sans doute qu’elle a été faite avec des chute de tissu. Car cette poupée n’était a priori pas faite pour que les fillettes puissent jouer avec (ce qui explique son parfait état de conservation). C’était d’abord un objet publicitaire, destiné à présenter la dernière mode jusque dans les contrées les plus lointaines...
Enfin, un troisième usage, plus surprenant : l’éducation sexuelle ! Cette poupée, datant du règne de Louis XVI, haute de 36 cm, offre une dérangeante précision anatomique. Elle était en fait destinée à assurer l’éducation sexuelle des enfants royaux ! La plupart de ces poupée dites éducatives, assez répandues semble-t-il au XVIIIe siècle au sein de l’aristocratie, ont été perdues ou détruites à la Révolution. Celle-ci a été vendue à Lyon en 2017 à un collectionneur français pour la somme de 16 000 Euros.
 






 

Promotions de septembre...

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