Retrouvées dans mes archives, une collection de représentations de "Gravures sur bois de la Chine
nouvelle » publiées à Pékin en 1956. Elles ont été
exposées lors de la « Deuxième Exposition Nationale des Beaux-Arts »
en 1955. On était encore loin de Ai
Wei-Wei… J’en ai sélectionné trois, qui concernent le Tibet :
-
Sur la première, signée Li Chao-yen et Nieou Wen, figurent un cavalier et un
groupe de nomades, qui prennent connaissance avec enthousiasme du tract qu’on
vient de leur remettre (on y devine même des caractères tibétains, réalisme oblige).
La légende dit « la nouvelle de la libération du Tibet vole de bouche
en bouche ».
- La
deuxième, signée Lieou Kouang, montre « des Tibétains écoutant
Radio-Pékin » ; ce qui est méritoire, notons-le, pour des gens qui ne
comprennent pas le chinois. A noter que plusieurs portent d’étranges chapeaux
pointus, et le préposé à la radio est coiffé d'une superbe casquette à la Sherlock Holmes. Le
costume de la femme à gauche est également très étrange, l’artiste ayant définitivement
été victime d’une documentation par trop approximative.
- La
dernière gravure présente des « étudiants Tibétains se rendant à l’Université de Pékin ».
L’avion attend au loin (un DC3 ?), et le petit chien a l’air de le prendre
aussi. Curieusement, l’ « étudiant » de gauche porte au cou, outre un bizarre collier de grosses perles, un
reliquaire. Cet objet religieux a manifestement échappé à la compréhension de
l’artiste et à la censure communiste.
Il s’agit là de trois très grossiers morceaux de propagande, d’autant que l’on était alors à la veille de la prise totale de contrôle du Tibet par la Chine et du terrible massacre qui l’a accompagnée.
Le
plus triste est que la propagande de l’actuel Gouvernement chinois à propos du
Tibet est sensiblement du même niveau…
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