La pomme de terre, qui sauva nos aïeux de bien des famines,
fournit aussi des boissons, les plus connues étant l’alcool (Kartofellschnaps
ou vodka), et le lait de pomme de terre. Certains commerçants, comme la chaîne
anglaise Waitrose & Partners, voient au lait de pomme de terre un très
grand avenir (le seul actuellement commercialisé est suédois, de la marque VUD).
Dans son ouvrage "Les soirées helvétiennes, alsaciennes et
franc-comtoises", paru en 1771, Alexandre Frédéric Jacques Masson de Pezay avait
imaginé une troisième boisson, le café à la patate. Voici sa recette :
"Il s'agit de faire tremper les patates dans de l'eau
bouillante assez pour en ôter la peau avec facilité, mais rien de plus. Ceci
fait, il faut couper les pommes ou poires de terre par tranches assez minces.
On les étend sur des planches ou sur des plaques. On les fait sécher au four
avec l’attention de les retourner pour qu’elles sèchent plus vite. Ensuite, on
les brûle légèrement, on les réduit en farine dans le moulin, et on les
assaisonne, comme le café, avec du lait et du sucre. Cette boisson est fort
saine, fort agréable. Mais elle est d’en deçà des mers, c’est un grand
inconvénient ! Morale à part, nous conviendrons que le moka a plus de
parfum que les patates..."
Celle ou celui d’entre nous qui testera la recette sera très aimable de
faire part aux autres de ses impressions…
Notons aussi que nous sommes là bien avant la date que le
roman national français attribue à l’introduction de la pomme de terre par
Parmentier, soit 1785. Bien des agronomes (Duhamel du Monceau, Faiguet de
Villeneuve, le chevalier Mustel de Rouen…) l’avaient promue avant lui, en
particulier sous la forme de pain. On dit communément que Parmentier se servit
de la pomme de terre plus qu’il ne la servit…
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