Goethe réapparut brièvement à Sessenheim en 1779, et Frédérique ne lui adressa aucun reproche, en dépit de la peine qu’il lui avait fait endurer.
La jolie Frédérique ne se maria jamais, malgré de nombreuses propositions, dont celle du célèbre écrivain et dramaturge Jakob Lenz, arrivé en Alsace en 1771 (il faut dire qu’il était passablement cinglé, et qu’il épouvanta la jeune fille en mimant son suicide). Frédérique mourut à l’âge de 60 ans. Sur sa tombe, on peut lire les vers d’un jeune poète d’alors, Friedrich Gessler, originaire de Lahr, petite ville badoise :
Ein Stral der Dichtersonne fiel auf sie,
So reich, daß er Unsterblichkeit ihr lieh !
(Un rayon de soleil du poète tomba sur elle,
Si riche qu’il lui conféra l’immortalité !)
Je vous invite à lire la jolie description (en annexe et en traduction française) que le cruel Goethe fit de sa première rencontre avec Frédérique. Elle le marqua peut-être plus qu’il ne le laissa paraître, car on dit que c’est d’elle qu’il s’inspira pour créer le personnage de Marguerite dans Faust.
Ci-joint aussi un portrait de Frédérique, une vue du petit musée Goethe au village de Sessenheim, ainsi que de l’église où les deux amoureux allaient religieusement écouter, assis au premier rang, le prêche dominical du père de Frédérique.
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