Le XVIIIe siècle compta un grand nombre de poétesses (Mme Guibert, Mlle de Louvencourt, Mlle Poulain, Mme de Plat-Buisson…), la plupart oubliées. Il est vrai que leurs vers ont terriblement vieilli. Mme du Deffand (1697-1780), écrivaine et épistolière, est de celles qui ont survécu.
Née Marie de Vichy-Chamrond, issue de la vieille noblesse
bourguignonne, la marquise du Deffand était célèbre pour sa beauté et son
esprit. En 1718, elle épousa le marquis du Deffand, plus âgé qu’elle et qu’elle
n’aimait pas. Elle prit donc un amant, qui l’introduisit dans les cercles en
vue de la Régence, où elle rencontra Voltaire et la crème des libertins de
l’époque, notamment ceux réunis par la duchesse du Maine au château de Sceaux
(et qui formaient l’ordre des chevaliers de la Mouche à Miel – Cf. mon
précédent post).
Mme du Deffand entretint une vaste
correspondance, qui a été publiée. La vie joyeuse des salons ne l’empêchait pas
de parfois déprimer…
"Quand l'humeur vient me prendre,
Et que je fais du noir,
J'écoute sans entendre,
Je regarde sans voir.
Si de ma léthargie
Je sors par un soupir,
Je sens que je m'ennuie
Ça fait toujours plaisir."
Illustration : Angelika Kauffmann (1741–1807). Portrait de 1767 de Louisa Leveson Gower en Spes, déesse de l’Espoir. Louisa Leveson Gower se maria l’année suivante avec Sir Archibald Macdonald, ce qui prouve bien qu’elle pouvait nourrir tous les espoirs ; à moins que l’espoir qui l’animait n’ait été justement d’échapper à ce mariage, d’où sa mine abattue…
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