samedi 21 décembre 2024

Sagesse d'hiver...

Sur un mince cristal l’Hiver conduit vos pas,

Le précipice est sous la glace.

Telle est de vos plaisirs la légère surface ;

Glissez, Mortels, n’appuyez pas.

 

Gravure de Larmessin d’après une peinture de Lancret (1690-1743).

Notez les regards des différents protagonistes...

Les Nicolas Larmessin forment une dynastie de graveurs (il y en eut au moins quatre, tous prénommés Nicolas) actifs aux XVIIe et XVIIIe siècles. Cette gravure est du n°4, (1684-1755), contemporain de Watteau).

 


 

 

lundi 16 décembre 2024

Désenchantement.

"… Celui qui n'a jamais cité ses bonnes fortunes, inspire la confiance ; on hésite moins à le rendre heureux ; il obtient des faveurs qu'on ne regrette point et qu'on ne regrettera jamais ; et quand cette douce chaîne vient à se rompre, il conserve encore l'estime et l'attachement de celles qui n'ont plus d'amour, tandis que le fat, décrié, méprisé, trouve dans ses maîtresses désenchantées autant d'ennemies qui souvent font pis que de lui rendre difficiles de nouvelles intrigues."

 

Extrait de Nerciat, Le doctorat impromptu, 1788.

 

Illustration : Jacques-Antoine Vallin (1760-1835), Le désenchantement. Musée de Dijon.

Jacques-Antoine Vallin est un peintre français né en 1760 et mort à Paris en 1835. Il est le fils d’un sculpteur-ciseleur parisien, installé quai de la Mégisserie. Il entre, à l'âge de quinze ans, à l’académie Royale, sous la protection du peintre d’histoire Gabriel Doyen. Il y fut aussi l’élève d’Antoine Renou.

 


 

 

 


jeudi 12 décembre 2024

Gare à la Vouivre !

Je viens d’achever le premier jet d’un roman - provisoirement intitulé "La sorcière de l’étang de la Vouivre", titre romanesque s’il en est ! -, que je m’étais lancé comme un défi : réunir dans un roman policier deux univers qui me sont chers, le XVIIIe siècle et l’Inde.
La Vouivre n’a pas de rôle dans mon roman, je la laisse aux spécialistes du genre. Elle donne juste son nom à un étang où il se passe des choses inquiétantes. Un mot quand même sur elle, que certains parmi vous ne connaissent peut-être pas. Il s’agit d’une créature fantastique, dont la légende est très présente en Franche-Comté (cf. par ex. le roman de Marcel Aymé). Elle se présente sous la forme d’une jolie jeune femme, que l’on découvre généralement étendue nue sur la berge d’un lac ou d’un étang. Elle porte au front une magnifique escarboucle (un grenat rouge foncé). Malheur à l’imprudent qui tente de la lui voler : la jolie naturiste se transforme aussitôt en un monstrueux serpent-dragon et le tue !
Le mot Vouivre serait apparenté à "vaivre" (nom très présent dans la toponymie franc-comtoise, désignant souvent un étang, une source…), lui-même dérivé du vieux français Wivre (serpent).
Bon, à présent, il ne me reste qu’à relire mon texte. La relecture est crainte de tous les auteurs (c'est vraiment là qu'on découvre si on a écrit un roman ou une bouillie), et c'est de toute façon fastidieux. Mais croyez-moi, c’est encore plus pénible avec cette créature dangereuse qui lit par-dessus mon épaule.


 

dimanche 8 décembre 2024

La Belle et la Bête...

On doit à Jeanne-Marie Leprince (1711-1780), demi-sœur du peintre et graveur Jean-Baptiste Le Prince, d’avoir rendu populaire en France la Belle et la Bête, un conte que l’on trouve déjà dans les Métamorphoses d’Apulée, mais aussi plus près de nous en Italie, en Espagne…

Ce conte était d’abord apparu en France en 1740 sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve. Jeanne-Marie Leprince le reprit dans son manuel d’éducation des enfants en 1756. C’est sur sa version que sont basées les adaptations ultérieures, dont le célèbre film de Cocteau de 1946.

Jeanne-Marie Leprince entre au couvent à 14 ans, dont elle sortira enseignante. D’abord préceptrice à la cour du duc de Lorraine, puis, à partir de 1737, pour les jeunes filles de la Congrégation Notre-Dame, elle reprend cette tâche d’abord, en 1744, pour diriger une école de filles à Reims. De 1748 à 1763, elle devient à Londres gouvernante de jeunes filles de la haute société. Elle regagna ensuite la France.

Sa vie privée est assez éloignée des conventions qu’elle enseigne : elle épouse en 1737 un maître à danser, Claude-Antoine Malter, joueur et infidèle. Elle le quitte, et prend pour amant, à Londres, le marquis de Beaumont, un contrebandier notoire qu’elle fait passer pour son époux et dont elle prend le nom ! En 1762, toujours à Londres, elle prend un nouvel amant, un certain Thomas Pichon (1700-1781), écrivain, mais surtout célèbre espion exilé et traitre à la France, connu sous son surnom de Thomas Tyrrell, qui se fait passer pour son époux… On conviendra que cette vie tumultueuse contraste de façon comique avec la rigueur morale et de la grande religiosité qui baignent les écrits de Jeanne-Marie !

Illustrations :

- Portrait de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, XVIIIème s. Miniature anonyme sur ivoire. BnF

- La Belle, voulez-vous être ma femme ?

Gravure de Teixier qui introduit Le Magasin des enfans,Tome I, publié à Paris, chez Gérard en 1803.

- Portrait de Thomas Pichon dit Tyrell (source : Archives et Bibliothèque du Canada).

 


 





 


vendredi 6 décembre 2024

Parfum...

"Il n’existe dans cette ville qu’un seul parfumeur digne de ce nom, Lucius, un affranchi de mon père. Sa boutique se trouve dans la rue qui mène du cardo maximus jusqu’au temple de Mars…"

Extrait de Alauda, l’alouette qui faisait danser les ours, Éditions du 38.

Le roman, un polar gallo-romain, est à retrouver ici :

https://www.editionsdu38.com/fr/historique/503-alauda-l-alouette-qui-faisait-danser-les-ours.html

Illustration : Un parfumeur antique ! Dessin de Georges Barbier pour « The romance of parfume », 1928 (source: Gallica). 

 


 

 

mardi 3 décembre 2024

Les modèles

Jean-Baptiste Le Prince (1734-1781) élève de Boucher, peintre et graveur, spécialiste de l’aquatinte qui imite à la perfection les lavis de sépia et bistres. Il est le demi-frère de Marie-Barbe Leprince de Beaumont, journaliste auteure de nombreux contes pour enfants, dont la reprise du célébrissime La belle et la bête fit la gloire. Il fit un long séjour en Russie, d’où de nombreuses estampes relatives à ce pays, dont celle des « modèles », « où se voit le Peintre russe assis dans un atelier dessinant des figures nues ».

Gravure d’après Les Modèles, de Jean-Baptiste Leprince, par Joseph de Longueil (1730 -1792).


 


Meilleurs Vœux !