dimanche 23 octobre 2022

Le parc aux Cerfs...

 

Lugeac, dont je vous parlais dans mon précédent post, n’avait pas que des côtés flatteurs.

Neveu de la marquise de Pompadour, le dernier Seigneur de Lugeac, Charles Antoine de Guérin (1720-1782), fut témoin, et parfois acteur, de l’un des scandales les plus célèbres du règne de Louis XV.

Avec le valet Lebel (tous deux avaient beaucoup perdu au jeu…), il fut en effet l’un de ceux chargés de fournir de jolies gamines destinées aux plaisirs du roi, le fameux pavillon (petit, discret) du quartier dit du Parc-aux-Cerfs. Cette maison avait été créée à l’initiative de la marquise de Pompadour, afin de se soustraire aux assauts du roi, pour lesquels elle n’avait plus d’appétit…

Les deux compères sélectionnaient des filles d’une quinzaine d’années (c’était le goût royal), vierges ou supposées telles. Elles patientaient dans ce pavillon, attendant d’être conduites à la couche de Louis XV. Quand le roi s’en lassait, ou qu’elles devenaient enceintes, on les mariait dare-dare à quelque vieil hobereau d’une lointaine province. La plus célèbre fut la fameuse jeune Morphise, ou encore Mademoiselle de Morphgy (Marie-Louise O'Murphy), immortalisée par Boucher. Son cas est bien connu, mais j’y reviendrai quand même… Une autre de ces très jeunes pensionnaires est également restée célèbre, même si l’histoire n’a pas retenu son nom : dépêchée au lit du roi, elle refusa de se laisser faire, et le roi dut la poursuivre à travers la chambre. Comme on était en hiver et qu’il était nu, il s’enrhuma. La Cour fit de ce rhume des gorges chaudes, si je puis dire.

La gravure jointe illustrant le portail du Parc-aux-Cerfs est extraite d’un pamphlet républicain de 1790, qui insistait non pas sur l’immoralité, mais sur … le coût exorbitant de la débauche royale !




 

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