mardi 27 septembre 2022

La belle reine Louise...

De toutes les reines que connut l’Europe, Louise (Luise) de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810), épouse du roi Frédéric-Guillaume III de Prusse, me semble avoir été de loin la plus jolie. Selon ses contemporains, elle était d’une beauté "royale". Avec sa sœur Frédérique, elles étaient considérées comme les deux plus belles femmes de leur temps. Outre ses attraits physiques, Louise était dotée de grandes qualités morales ; même si le Tsar Alexandre Ier la fascina (elle le trouvait "divin"), cela n’a pas débouché semble-t-il sur des excès répréhensibles... Son charme n’eut pas d’effet sur Napoléon Ier ("l’ogre corse"), qu’elle tenta en vain d’attendrir lors de la conférence de Tilsit (1807), dans l’espoir d’éviter le démantèlement de la Prusse. Il est vrai que les deux se détestaient cordialement ! Sa sœur Frédérique, en revanche, n’a pas laissé la même image de sérieux (il est vrai qu’elle était veuve à 18 ans).

La reine Louise garde de nombreux admirateurs en Allemagne et ailleurs, dont votre serviteur. J’ai d’ailleurs chez moi un petit buste d’elle, et j’ai donné son prénom à l’héroïne d’un de mes romans, "la demoiselle de Rosling" ; modeste hommage…

 

 





Ci-dessus, deux portraits d’elle, une photo de son gisant dans le mausolée de Charlottenburg, et enfin la photo d’une statue célébrissime en Allemagne, montrant les deux sœurs (Louise est à gauche).


jeudi 22 septembre 2022

mardi 13 septembre 2022

Goethe, coureur de jupons.

C’est à Sessenheim, en Alsace, en 1770, que Goethe (1749-1832), étudiant à Strasbourg, fit la rencontre de Frédérique Brion, fille du pasteur du village. Il avait accompagné un de ses amis qui en était un proche.
La jeune fille était alors âgée de 18 ans, et Goethe en avait 21. Entre eux naquit une idylle, que le poète relatera dans son autobiographie "Poésie et Vérité". Mais cet amour ne dura que dix mois, car Goethe, présentant sa haute destinée, estimait impossible un mariage aussi modeste (ceci ajouté au fait que le futur grand homme était un coureur de jupons). Il lui expliqua ouvertement ses doutes, et ils se séparèrent bons amis – du moins en apparence.
Goethe réapparut brièvement à Sessenheim en 1779, et Frédérique ne lui adressa aucun reproche, en dépit de la peine qu’il lui avait fait endurer.
 

La jolie Frédérique ne se maria jamais, malgré de nombreuses propositions, dont celle du célèbre écrivain et dramaturge Jakob Lenz, arrivé en Alsace en 1771 (il faut dire qu’il était passablement cinglé, et qu’il épouvanta la jeune fille en mimant son suicide). Frédérique mourut à l’âge de 60 ans. Sur sa tombe, on peut lire les vers d’un jeune poète d’alors, Friedrich Gessler, originaire de Lahr, petite ville badoise :

 

Ein Stral der Dichtersonne fiel auf sie,

So reich, daß er Unsterblichkeit ihr lieh !

(Un rayon de soleil du poète tomba sur elle,

Si riche qu’il lui conféra l’immortalité !)

 

Je vous invite à lire la jolie description (en annexe et en traduction française) que le cruel Goethe fit de sa première rencontre avec Frédérique. Elle le marqua peut-être plus qu’il ne le laissa paraître, car on dit que c’est d’elle qu’il s’inspira pour créer le personnage de Marguerite dans Faust.

Ci-joint aussi un portrait de Frédérique, une vue du petit musée Goethe au village de Sessenheim, ainsi que de l’église où les deux amoureux allaient religieusement écouter, assis au premier rang, le prêche dominical du père de Frédérique.






 

 


mercredi 7 septembre 2022

Les bons conseils de Voltaire !

Il est des situations que l’on ne souhaite à personne. Cependant, dans la vie, on ne peut pas tout éviter. Aussi, par exemple, voici les bons conseils de Voltaire en cas de déception amoureuse :

 

Si la maîtresse, objet de votre hommage,
Ne peut pour vous des mêmes feux brûler,

Cherchez ailleurs un plus doux esclavage ;

On trouve assez de quoi se consoler ;

Ou bien, buvez, c’est un parti fort sage.

 

Illustrations : deux toiles de Jean Grimou, (1674-1733) ; Le Buveur de champagne, et le marquis d'Artaguiette en buveur (1720).

Élevé et actif à Paris, Jean Grimou était d’origine suisse, le fils de Claude Grimou, membre des Cent Suisses à Versailles, puis de la garde pontificale à Rome.

 



 

 

 

samedi 3 septembre 2022

Du café à la pomme de terre !

La pomme de terre, qui sauva nos aïeux de bien des famines, fournit aussi des boissons, les plus connues étant l’alcool (Kartofellschnaps ou vodka), et le lait de pomme de terre. Certains commerçants, comme la chaîne anglaise Waitrose & Partners, voient au lait de pomme de terre un très grand avenir (le seul actuellement commercialisé est suédois, de la marque VUD). 
Dans son ouvrage "Les soirées helvétiennes, alsaciennes et franc-comtoises", paru en 1771, Alexandre Frédéric Jacques Masson de Pezay avait imaginé une troisième boisson, le café à la patate. Voici sa recette : 
"Il s'agit de faire tremper les patates dans de l'eau bouillante assez pour en ôter la peau avec facilité, mais rien de plus. Ceci fait, il faut couper les pommes ou poires de terre par tranches assez minces. On les étend sur des planches ou sur des plaques. On les fait sécher au four avec l’attention de les retourner pour qu’elles sèchent plus vite. Ensuite, on les brûle légèrement, on les réduit en farine dans le moulin, et on les assaisonne, comme le café, avec du lait et du sucre. Cette boisson est fort saine, fort agréable. Mais elle est d’en deçà des mers, c’est un grand inconvénient ! Morale à part, nous conviendrons que le moka a plus de parfum que les patates..."
Celle ou celui d’entre nous qui testera la recette sera très aimable de faire part aux autres de ses impressions… 
Notons aussi que nous sommes là bien avant la date que le roman national français attribue à l’introduction de la pomme de terre par Parmentier, soit 1785. Bien des agronomes (Duhamel du Monceau, Faiguet de Villeneuve, le chevalier Mustel de Rouen…) l’avaient promue avant lui, en particulier sous la forme de pain. On dit communément que Parmentier se servit de la pomme de terre plus qu’il ne la servit…
 


 


Les gardes-côtes...

Le théâtre et l’opéra sont au XVIIIe siècle une distraction très populaire. La vie des vedettes est déjà autant scrutée qu’aujourd’hui par l...