samedi 16 décembre 2023

La gimblette...

Une gimblette est un petit gâteau sec en forme d’anneau. Celles d’Albi sont réputées. Fragonard avait donné ce nom à l’un de ses tableaux les plus célèbres, dont il a fait plusieurs versions, montrant une jeune fille faisant danser son chien sur son lit. Dans chaque cas, la charge érotique de la scène est évidente :

Dans la version de Munich (chien blanc), la queue du chien cache le sexe de la jeune fille, que Fragonard déplace et évoque par la pliure sous son genou. La porte entrouverte qui se devine à gauche suggère un possible voyeurisme… en plus de celui du spectateur du tableau, bien sûr.

La version de Paris (chien noir) n’est pas plus sage. La jeune fille y tend une gimblette au petit chien (ce qui n’est pas le cas dans la version de Munich) ; sa poitrine dénudée, son attitude dans ce décor enflammé, tout suggère autre chose qu’un jeu innocent.

Ce tableau connut un grand succès. On en fit des gravures, comme Laurent Guyot (1756-1808) en 1783, on en décora des boîtes en ivoire (exemple ci-dessous, collection du Musée du Louvre).

La jeune fille sur un lit jouant avec son chien, prétexte aux regards les plus indiscrets, est un thème cher à Fragonard, par exemple dans cette toile osée du "lever"…

 

La gimblette, version de Munich, vers 1777. (Alte Pinakotheck).

 

La gimblette, version de Paris (chien noir) vers 1768.

(Bibliothèque de l’École normale supérieure, Paris).

 

Boîte à couvercle d’ivoire (Musée du Louvre)

 

Gravure de Laurent Guyot (Source gallica.bnf.fr/BnF).

 


Le lever, ou deux filles sur un lit jouant avec leur chien.

(collection privée).


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