" (...) Elle le laissa faire sans résistance, fatiguée de lutter sans cesse contre tout…"
(Extrait de Le Voyage de Ziska, aux Éditions du 38.)
" (...) Elle le laissa faire sans résistance, fatiguée de lutter sans cesse contre tout…"
(Extrait de Le Voyage de Ziska, aux Éditions du 38.)
Pas de ça Lisette !
Ma mère, qui était née en 1914, employait volontiers cette expression française ancienne, destinée à mettre en garde ou réprimander.
J’ai découvert bien plus tard qu’il s’agissait en fait d’une expression née au XVIIIe siècle. Lisette est un personnage de comédie, une jeune soubrette délurée et légère, qui apparait dans de nombreuses pièces, par exemple chez Marivaux. C’est sa légèreté – un défaut très répréhensible chez une jolie jeune fille - qui lui attira cette réprimande : pas de ça Lisette ! Le prénom Lisette est devenu très rare, mais au moins a-t-il survécu dans cette expression, qui ne doit cependant plus guère être employée de nos jours…
Illustrations :
Le joli minois de cette jeune fille, œuvre du peintre français Antoine Vestier (1740-1824), me paraît assez bien représenter Lisette, même si la fille parait sage comme une image !
Une représentation plus récente du personnage de Lisette dans "la double inconstance", une pièce de Marivaux crée en 1723 par les Comédiens Italiens à l’Hôtel de Bourgogne. Le dessin est de Bertall (Paris 1820-1882), pseudonyme de Charles Constant Albert Nicolas d'Arnoux de Limoges Saint-Saëns (ouf ! À l’époque, les gens n’avaient pas à remplir les formulaires modernes, dont les cases sont toujours trop courtes !)
La fin de l'année approche : pensez à offrir des livres ! (en particulier ceux proposés par les Éditions du 38, un éditeur remarquable !)
Parlons couture !
Au XVIIIe siècle, les dames ornaient souvent leur décolleté d’un joli nœud de taffetas ou de soie, ou, chez les plus fortunées, d’une broche de brillants. Parfois, on y glissait simplement une rose, présentant le double avantage de décorer… et de masquer par son parfum les odeurs corporelles… Inutile de préciser qu’on en avait préalablement enlevé les épines ! L’objectif principal était clair : attirer les regards masculins sur des appâts séduisants.
Cette mode avait été lancée au siècle précédent, et se poursuivra au suivant. Cet ornement portait un nom : le "boute-en-train" ; en soi tout un programme ! On lui donnait également le nom de "tâtez-y", ce qui est encore plus clair…
Ci-joint, quelques exemples.
La dernière image, une toile de 1785 attribuée au strasbourgeois Jean-Frédéric Schall et conservée à Paris au Musée Cognacq-Jay, intitulée "l'amour frivole", pourra sembler en effet assez frivole. Ce genre d'incident, dû à la profondeur des décolleté et qui survenait volontiers, comme ici, lors d'un assoupissement, n'était pourtant pas rare...
L’homme le plus grossier et l’esprit le plus lourd
sait qu’un Laisse-tout-faire est un tablier fort court :
J’en porte un par hasard qui sans aucune glose,
exprime de soi-même ingénument la chose..."
(Illustration: Watteau, la dance)
Marie-Antoinette-Joseph Saucerotte, dite Françoise Raucourt (admirez l’astuce), fille née en 1756 d’un piètre acteur de p...