jeudi 25 mai 2023

Fanfan la Tulipe !

Les surnoms ont toujours été très usités dans les campagnes françaises, où beaucoup de gens portaient le même nom de famille. Ils restent courants encore aujourd’hui dans beaucoup d’endroits, souvent transmis de génération en génération. Au XVIIIe siècle, ils étaient monnaie courante.
Si les surnoms sont rarement mentionnés sur les registres d’état civil du XVIIIe siècle, ils pullulent sur les rôles militaires. La quasi-totalité des soldats français en portait un, dument consigné dans les registres. Qui ne connaît Fanfan la Tulipe !
Parfois, ces surnoms n’étaient que le nom du soldat, plus ou moins déformé, ou son prénom précédé du mot Saint : ainsi cet André Chaine, enrôlé en 1748 à l’âge de de 27 ans, noté sur le rôle du régiment "dit Saint André", ou Louis Chopitel, enrôlé en 1757 à 16 ans, est dit Saint Louis. Un prénommé François peut aussi devenir un "dit La France".
Souvent, le surnom évoque des qualités morales, un trait de caractère ou de comportement ; on trouve sur les rôles militaires des ribambelles de Laforce, Lajoye, Bienaimé, La Bonté, Sansregret, Sanschagrin, Belhumeur, Francœur, Ladouceur, La Tendresse, Bienvenu, Jolicœur, etc. Certains surnoms rappellent une origine (Comtois, Bourguignon…), parfois un trait physique (Blondin, La Jeunesse…), le monde végétal (Lafleur, La Tulipe, Laviolette, la Branche, la Feuillade, Fleur d’épine, Belle Rose…) ou même le décor d’une existence (Beauprés, La Montagne, Desjardins…)
Certains surnoms sont pour moi énigmatiques, comme Beauséjour, qui revient souvent. J’aime beaucoup les Prêtapartir, les Vadeboncœur, les Prestaboire ou encore ce soldat humoristiquement surnommé Turenne !
Illustration : Gina Lollobrigida et Gérard Philippe dans le film Fanfan la Tulipe (Christian-Jacque, sortie en 1952).
 

 

 

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