dimanche 21 mai 2023

Ces terribles bacchantes...

La bacchante est un personnage que l’on retrouve sous le pinceau de nombreux peintres du XVIIIe siècle. Il faut dire qu’elle a tout pour plaire à son époque : c’est une jeune femme joyeuse, belle, nue et assez éméchée, dansant au milieu des bois. Le terme est moins positif dans la vie courante : « On appelle figurément Bacchante, une femme emportée et furieuse (Dictionnaire de l'Académie française, 1762).

Les peintres du Siècle des Lumières aiment montrer la bacchante endormie, victime de ses excès. C’est le cas sur cette toile de 1765 attribuée à Fragonard (Musée du Louvre). La jeune femme, vue de face, baignée d’une douce lumière, a été vaincue par le sommeil ; à côté d’elle git son tambourin enrubanné de vigne. Même mésaventure pour une bacchante de Boucher de 1723. À côté d’elle, son tambourin et un vase sans doute vidé de son vin. Elle tient encore à la main son thyrse, sceptre recouvert de lierre et de vigne, décoré d’un nœud de ruban et surmonté d'une pomme de pin, attribut de Bacchus et élément incontournable de la danse des bacchantes.

La bacchante endormie de Lagrenée semble, elle, plus calme. Alanguie sur de splendides étoffes sur lesquelles s’étale sa longue chevelure blonde, elle semble sourire en rêvant.

À l’opposé de cela, les cimaises des musées comptent un très grand nombre de bacchantes ivres, déchaînées, taquinant les satyres et même les chèvres. Quelques fois même, le peintre les montre sombrant dans l’orgie. C’est le cas sur cette petite peinture anonyme, où l’on voit une jeune bacchante enlevée, et de quelle façon, par deux satyres musculeux, tandis qu’une autre bacchante répand un onctueux parfum sur le corps offert de sa compagne. Comble de l’horreur, la jeune fêtarde semble trouver un certain plaisir à la situation…

 

 

 

 

 

 


 

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