William Hogarth (1697-1764) est un peintre et graveur anglais d’importance majeure. Il fut également mécène, s’intéressant aux problèmes sociaux de son époque. Il excella dans la peinture d’Histoire et le peinture religieuse, mais il n’hésitait pas à aborder le mode humoristique. Il fut d’ailleurs l’un des membres fondateurs de la "Sublime Society of Steaks", composée de peintres, comédiens, acteurs, etc. amateurs de steaks grillés.
Hogarth est l’auteur de plusieurs séries fameuses, telles que le mariage à la mode, A Harlot's Progress (la carrière d’une prostituée), ou The Rake’s Progress (la Carrière d’un libertin), des "pièces morales" qui le feront connaître dans toute l’Europe. Igor Stravinsky s’inspirera de son Rake’s Progress pour composer son célèbre opéra éponyme (1951).
Hogath s’amusa aussi à peindre en 1730-31 la célèbre paire comique "avant-après" (Tate Gallery), qu’il convertit également en gravures en 1736. Elle montre un couple avant et après la "faute", dans un décor forestier en écho aux fêtes galantes de Watteau. La scène "avant" montre la jeune femme résistant aux avances empressées de son amoureux. Mais les pommes qui tombent de son tablier préfigurent une chute prochaine… "Après", le désordre des vêtements des deux protagonistes ouvre des perspectives indiscrètes sur leurs intimités respectives ; tous deux présentent des visages plus qu’embarrassés, comme s’ils avaient été dépassés par leurs actes…
Hogarth en peindra une seconde version, en intérieur cette fois. Il s’en inspirera pour les gravures, également situées dans une chambre. La table de toilette renversée et le miroir brisé "après" illustrent la perte de la vertu et de l’innocence. La femme se désole tandis que son compagnon remonte sa culotte. Un livre du philosophe grec antique Aristote git par terre, dont le titre est "Omne Animal Post Coitum Triste" (tout être vivant est triste après le coït). Notons que cette célèbre citation du médecin Galien (129-201) est ici tronquée : la phrase se poursuit par "…præter gallum mulieremque", à l’exception du coq et de la femme.
No comment.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire