Parmi les multiples sociétés étranges du XVIIIe siècle, l’Académie Galante mérite une mention particulière.
Chez une certaine demoiselle d’Ormilly se réunissaient sept personnes de qualité (la demoiselle en question, son frère, deux autres demoiselles et trois autres cavaliers). Déplorant qu’il existe des académies des sciences, des langues, de musique, etc., mais aucune concernant l’amour, ils décidèrent de se constituer en « Académie Galante ».
Les statuts voulaient qu'on ne reçoive pas d'académiciens n'ayant eu qu'une seule passion dans sa vie, et qu'on expulse tout membre qui se marierait. Comme il y avait plus d’hommes que de femme, il fallut un jour expulser l’un d’entre eux : on choisit de se séparer de celui qui avait eu le moins de maîtresses, sur la base d’aveux d’une totale sincérité. Les dames s’exprimaient sur ce sujet avec la même franchise : c’était la moindre des choses dans une société qui prônait l’égalité des sexes !
L’Académie galante prit fin par le mariage de deux des trois demoiselles fondatrices. La mort de cette société intéressante est chantée ainsi par celui, resté anonyme qui, en raconta l’histoire. Il conclut par cette épitaphe :
L'hymen est le tombeau de la galanterie ;
Le dieu tendre et charmant qui règne sur les cœurs
Exclut presque toujours de son académie
Ceux qui du mariage embrassent les langueurs.
Illustration : la déclaration d’amour par Jean-François de Troy, 1731 - Schloss Charlottenburg, Allemagne.
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