jeudi 16 février 2023

Les hasards de la vertu...

Avec son bonnet de guingois, son air un peu surpris et un brin narquois, je trouve cette jeune fille assez amusante. Il s’agit d’un portrait (peint vers 1735, Yale Center for British Art) par l’artiste britannique Joseph Highmore (1692-1780).
Le portrait était avec la peinture d’Histoire, la spécialité de Joseph Highmore, artiste très célèbre en son temps, qui fut aussi illustrateur et même essayiste. Marié à la poétesse Susanna Highmore, le couple eut quinze enfants.
Highmore illustra le roman épistolaire de Samuel Richardson "Paméla ou la Vertu récompensée" (1740), roman édifiant dont l’héroïne tente de se faire épouser par un noble tout en résistant à ses assauts… et à ses propres tentations. Cette gravure de Hubert-François Gravelot (édition française de 1742 – source : Paris Musées), illustre un épisode particulièrement torride du roman : le jeune homme embrasse la jeune fille dans le cou ("il me baisa deux ou trois fois avec une terrible ardeur…"). Circonstance aggravante, la scène se déroule devant une tapisserie illustrant l’édifiante histoire de la nymphe Daphné transformée en laurier pour échapper aux ardeurs d’Apollon !
Succès international, traduit en plusieurs langues, porté au théâtre, "Paméla ou la Vertu récompensée" a été l’un des ouvrages les plus vendus de son temps, ce qui lui valut railleries et parodies. Le marquis de Sade y fera écho, en donnant à l’un de ses ouvrages libertins le titre "Justine ou les malheurs de la vertu"…



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