dimanche 18 février 2024

Mlle de Beauvoisin, suite et fin...

Les Mémoires secrets des inspecteurs de M. de Sartines indiquent à la date du 22 novembre 1784 :

"Il est mort il y a peu de temps, une courtisane du vieux sérail, nommée Mlle de Beauvoisin. Obligée de donner à jouer pour se tirer d’affaire, elle avait par ses charmes usés, eu l’art de captiver en dernier lieu M. Baudard de Saint-James, trésorier des dépenses du département de la marine. Ce magnifique seigneur, ayant plus d’argent que de goût, avait fait des dépenses énormes pour elle. On estime qu’il faut qu’il lui ait donné, en bijoux seuls et autres effets, environ quinze à dix-huit cent mille francs, outre vingt mille écus de fixe par an. Sa vente est aujourd’hui l’objet de la curiosité, non – seulement des filles élégantes, mais encore des femmes de qualité. On y compte deux cents bagues plus superbes l’une que l’autre ; on y voit des diamants sur papier, comme chez les lapidaires, c’est à dire non montés ; ses belles robes montent à quatre-vingts ; on parle de draps de trente-deux aunes, tels que la Reine n’en a point. Enfin, depuis la vente de la fameuse Deschamps, on n’en connaît point en ce genre qui ait fait autant de bruit."

Cinq années auparavant, une feuille d’annonces satiriques s’exprimait ainsi sur le compte de la même personne :

"Vente de tableaux, etc. - Modèle d’antique d’après Mlle Beauvoisin. Cette figure a pu représenter autrefois une assez jolie nymphe ; mais les outrages du temps et des plâtres l’ont presque entièrement défigurée..."

 

Illustration : Portrait de Claude Baudard de Saint-James. Je n’ai malheureusement pas trouvé de portrait de Mlle de Beauvoisin. Son richissime amant, le fermier général Claude Baudard de Saint-James, est bien connu. Sa famille a même laissé son nom à une marque de rhum. Notons malgré tout qu’il finit par faire faillite et passa quelque temps à la Bastille !

 


 


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