jeudi 17 octobre 2024

Marianne Loir

Une artiste un peu oubliée : Marianne Loir.

Née à Paris le 10 décembre 1705 dans une famille comptant de nombreux artistes et artisans d’art. Elle y mourra le 11 mai 1783 et est inhumée le lendemain en l’église Saint-Roch, lieu de sépulture de nombreux artistes de l'époque.

Suivant son frère à Rome, où il est pensionnaire de l’Académie de France ; elle se forme alors auprès de Jean-François de Troy (1679-1752), qui en est le directeur.

Sa spécialité sera le portrait à l’huile ou aux pastels, et devient la grande spécialiste des portraits de la noblesse de province. On lui doit en particulier celui de la Marquise du Châtelet (1706-1749), femme de lettres éminente, célèbre pour sa longue liaison avec Voltaire.

L’image de Marianne Loir serait bien lisse si certaines indications ne venaient pas lui donner un peu de relief : il semble bien qu’elle fut initiée à l’ordre de la Culotte, fondé durant la Régence par l'épicurien fermier-général Saint-Amarand (un ordre dont j’ai parlé ici en mai dernier). Rien de très coquin, rassurez-vous, surtout du loufoque !

 Illustration : Marianne Loir, portrait d’un femme en Flore, collection privée.

 


 


mercredi 9 octobre 2024

Parfums oubliés...

Le passionnant petit musée adjacent à l’opéra de la Margravine Wilhelmine de Bayreuth fait découvrir comment, au XVIIIe siècle, on imitait dans les théâtres le bruit de la pluie ou du vent (par des machines spéciales), ou comment on montrait sur scène une mer déchaînée !

Intéressantes aussi ces coupelles permettant aux visiteurs de respirer des odeurs oubliées : les parfums préférés des dames de l’époque, mais aussi l’odeur de suif des chandelles (assez particulière) qui régnait dans de nombreuses pièces, et également ces fameux sels qu’on faisait respirer aux dames évanouies (merci, le corset !). En fait, quand on met le nez dessus, on respire une puissante bouffée d’ammoniac ; de quoi réveiller un mort…

Illustrations :

-        Vue d’un décor de scène de l’opéra de la Margravine de Bayreuth (photo de l’auteur), avec un mannequin en robe copie d’époque.

-       Scène de « vapeur » ; auteur de la photo inconnu.

 


 




 

jeudi 3 octobre 2024

Dorote et Nicomède

L'époque étant lourde, je vous propose un peu de légèreté avec Dorote et Nicomède :

"Dorote a la tournure et l’air fin des Amours :

Elle est sainte comme eux. Sa fête est tous les jours.

Dorote cependant ne veut pas que l’on chôme ;

Rester les bras croisés, c’est lui faire dépit.

Il faut pour ses beaux yeux se brouiller avec Rome.

À certain Nicomède, hier, près de son lit,

L’agaçante friponne dit :

J’ai toujours désiré d’être un homme.

Nicomède à cela, bras balans, répondit :

Vraiment da ? Mais pourquoi ? La chrétienne reprit :

Nigaud ! Pour faire nombre avec les bons Apôtres :

En tout temps, je ferais aux autres

Ce que je voudrais qu’on me fit."

 

(Extrait de Le fond du sac, recueil de contes galants en vers des XVIIe et XVIIIe siècles).

Illustration : Marie-Victoire Lemoine (1754–1820), « jeune fille en Flore », vers 1785. Collection privée. Cette jeune fille délurée, qui semble nous adresser un signe de la main, n’a-t-elle pas l’air coquin d’une Dorote ?



Marianne Loir

Une artiste un peu oubliée : Marianne Loir. Née à Paris le 10 décembre 1705 dans une famille comptant de nombreux artistes et artisans d’art...