jeudi 5 janvier 2023

Turquerie...

La Sublime Porte exerçait une fascination certaine sur les Européens du XVIIIe siècle, même si traiter quelqu’un de Turc signifiait qu’il était sans pitié, ou très têtu ("ce qu’il peut être Turc, sur cet article-là !"). Le mode de vie de la cour de Constantinople, les harem et les hammam, la polygamie, tout cela titillait… Le célèbre peintre suisse Jean-Etienne Liotard, qui avait séjourné à Constantinople, admirait la richesse des costumes. Il s’était laissé pousser la barbe et s’habillait à la mode ottomane, si bien qu’on le surnommait Liotard-le-Turc !

Le Français Jean-Antoine Guer (1713-1771) avait publié en 1746 un ouvrage qui rencontra un vif succès, intitulé Mœurs et usage des Turcs, leur religion, leur gouvernement civil, militaire et politique avec un abrégé de l’histoire ottomane. Mais Gruer faisait beaucoup de choses en même temps - ce qui lui attirait des moqueries -, si bien que nombre d’informations sont assez fantaisistes. Voici un court extrait :
"Lorsqu'un Turc devient amoureux d'une femme turque, il tâche de la voir soit sur la terrasse de la maison, soit aux fenêtres ; il hausse la tête en la regardant, et prend la peau de son gosier, pour lui apprendre par ce signal qu'il est son esclave. Si l'ayant aperçu, la Dame se tient debout et baisse la main, le Turc espère de faire fortune, et dans cette espérance cherche avec empressement quelque lieu propre pour la joindre… ". Chaque société a ses codes, et bien malin l’étranger qui devinerait le sens de celui-ci !

Plutôt que les toiles archi-connues de Liotard, je préfère partager cette belle huile sur toile de Natale Schiavoni, Odalisque (Museo Civico Revoltella, Trieste). Je la trouve quant à moi magnifique !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

À l'horizon...

Les trois premiers romans de votre serviteur publiés par O barra O Edizioni ayant bien marché tant sur le net qu'en librairie, l'...